C'est le plus grand exercice des forces de défense aéronoval au monde : 25.000 soldats de 29 pays du monde participent, sur une zone de plus de 500.000 kilomètres carrés, aussi grande que la France, aux manoeuvres "Rim of the Pacific" dans l'océan Pacifique. Les manoeuvres sont coordonnées par les Etats-Unis et l'Allemagne y participe.
Dans le cadre d'une visite sur place, le ministre fédéral de la Défense Boris Pistorius a accordé une interview exclusive à la Deutsche Welle. Il confirme d'abord que sa présence dans la région se veut un signal fort, en direction de la Chine en tout premier. Sa visite fait suite à celle au Japon, mi-juillet, du chancelier allemand Olaf Scholz. Le chef du gouvernement allemand s'était alors inquiété du renforcement de la coopération militaire entre Pékin et la Corée du Nord dans la région.
Désormais le ministre allemand de la défense confirme que l'Allemagne pourrait livrer prochainement davantage de matériel militaire, notamment aux Philippines. "Je pense que nous serons prêts d'ici la fin de l'année", déclare-t-il. "Par ailleurs sommes présents en mer de Chine méridionale avec deux navires et avec d'autres alliés. C'est un signal fort qui montre que nous observons ce qui se passe sur place." Et le ministre d'insister : l'Allemagne tient "à l'ordre international fondé sur les règles, en particulier lorsqu'il s'agit de pays plus petits."
Boris Pistorius confirme aussi que l'Allemagne consacrera 2% de son PIB au budget de l'OTAN en 2024 et 2025, disant même vouloir aller au-delà, laissant entendre qu'il négocie cela au sein du gouvernement allemand. Un engagement répété alors que les Européenes s'inquiètent d'une possible réélection de Trump en novembre à la Maison Blanche et d'un éventuel désengagement des Etats-Unis de l'organisation de défense commune. "Les partenaires européens et l'OTAN doivent faire davantage pour leur propre sécurité", insiste le ministre. "Et quel que soit le président de la Maison Blanche, nous devons faire ce que nous avons à faire, rester solidaires de nos alliés et avoir une coopération stable et efficace avec notre partenaire le plus important, les États-Unis."
Les Etats-Unis dont le Secrétaire d’Etat à la défense, Lloyd Austin, s'exprimait mercredi sur un autre grand sujet actuel de diplomatie : le Moyen-Orient et l'escalade redoutée après la mort du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh. "Je maintiens que la guerre n'est pas inévitable", a dit Lloyd Austin. L'Allemagne est sur la même ligne déclare Boris Pistorius. "La guerre peut être évitée. Il faut l'empêcher." Et le ministre d'ajouter vouloir "mettre en œuvre pour que tous les acteurs de la région(...) évitent l'escalade (...) et pour qu'ils fassent tout ce qui est en leur pouvoir pour que la paix revienne dans la région le plus rapidement possible".
Une paix que le ministre allemand dit, évidemment, aussi souhaiter pour les autres régions du monde touchées par les conflits. "J'espère que la riaosn et la rationalité sont encore des valeurs importantes", conclut Boris Pistorius.
Auteur: Michaela Küfner, Hugo Flotat-Talon
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