Le Royaume-Uni a franchi le pas de la raison en apportant son soutien à la proposition d’autonomie marocaine comme la base la plus crédible, viable et pragmatique pour un règlement durable du différend autour du Sahara. L’appui de Londres était attendu, et il aura des répercussions certaines sur l’évolution de la question au niveau du Conseil de sécurité.
Exprimé par le Secrétaire d’Etat britannique aux Affaires étrangères, au Commonwealth et au Développement, David Lammy, le soutien du Royaume-Uni à la proposition d’autonomie, présentée par le Maroc en 2007, comme la base la plus crédible, viable et pragmatique pour un règlement durable du différend régional autour du Sahara, vient ajouter un nouveau soutien international de poids à la position défendue par le Maroc.
Le Royaume-Uni, a affirmé qu’il « continuera d’agir sur le plan bilatéral, notamment en matière économique, ainsi que sur les plans régional et international, conformément à cette position, afin de soutenir le règlement du différend ». Cette déclaration est intervenue dimanche lors d’une rencontre à Rabat entre David Lammy et le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita.
Cet appui est significatif parce que le Royaume-Uni est un acteur important dans le dossier du Sahara. Il fait partie des membres permanents du Conseil de sécurité ainsi que du Groupe des amis du Secrétaire général sur la question du Sahara (qui comprend la France, les États-Unis, l’Espagne et désormais le Royaume-Uni et la Russie, ndlr).
« Aujourd’hui, grâce à cette dynamique lancée sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi, quatre de ces membres ont exprimé leur soutien à notre initiative : la France, les États-Unis, l’Espagne et désormais le Royaume-Uni », a déclaré Nasser Bourita en conférence de presse.
« Le Maroc a obtenu le soutien de 3 membres permanents du Conseil de sécurité, à savoir les Etats-Unis, la France et la Grande Bretagne », a rappelé de son côté le journaliste et politologue, Mustapha Tossa dans un commentaire.
« Cette position du Royaume-Uni aura aussi des répercussions sur la façon dont sera traité la problématique du Sahara au sein des réunions onusiennes prochaines consacrées au Sahara, spécialement celle d’octobre prochain », a-t-il ajouté, rappelant que la Grande Bretagne est un pays « crédible et influent dont la voix a un impact dans le monde, que ce soit en Asie, en Afrique ou en Amérique latine ».
Cette position, a-t-il poursuivi, est également venue pour « consacrer la série de victoires diplomatiques du Maroc depuis 2007, date à laquelle il a soumis sa proposition d’autonomie devant le Conseil de sécurité ».
L’Algérie a réagi le même jour, à la nouvelle position britannique dans un communiqué signé du ministère des Affaires étrangères. L’Algérie a regretté le « choix fait par le Royaume-Uni d’apporter son soutien au plan d’autonomie marocain ».
« En dix-huit ans d’existence, ce plan n’a jamais été soumis aux Sahraouis comme base de négociation, de même qu’il n’a jamais été pris au sérieux par les Envoyés onusiens qui se sont succédé à ce poste », a critiqué Alger qui persiste à refuser d’admettre son rôle en tant que réelle partie prenante au conflit et qui refuse de voir la réalité, celle d’un soutien général de la communauté internationale à la solution soumise par le Maroc, y compris celui des Envoyés onusiens.
Selon la diplomatie algérienne, les Envoyés personnels du Secrétaire général de l’ONU auraient tous relevé « la vacuité de l’initiative marocaine d’autonomie et son inaptitude à offrir une solution sérieuse et crédible au conflit du Sahara ».
A la mi-avril, lors de son briefing devant le Conseil de sécurité, l’émissaire onusien pour le Sahara, Staffan de Mistura, a appelé à profiter d’un « nouvel élan » diplomatique pour faire avancer le dossier, ajoutant « ce que je pense et ce que je demande, l’Initiative d’autonomie marocaine doit être expliquée en détails ».
Réagissant à chaud au soutien britannique à la proposition d’autonomie soumise par le Maroc, l’Algérie semble adopter un double discours, à la fois attaquant la position du Royaume Uni et en tentant de s’auto-réconforter.
Dans son communiqué aussitôt publié après l’annonce, l’Algérie a nuancé sa position, contrairement à ce qu’elle avait fait avec la France et l’Espagne. Elle a estimé que Londres n’a pas évoqué ni apporté son soutien à la souveraineté du Maroc sur le territoire, et a réaffirmé son attachement au principe d’autodétermination.
L’Algérie a également formulé le souhait de ne pas voir le Royaume-Uni soutenir le Maroc au Conseil de sécurité. Alger ne perd pas de vue que la réelle arène où se joue la question du Sahara est celle des Nations Unies, et a compris que le soutien de Londres, en tant que membre permanent au Conseil de sécurité, aura un impact certain.
Toutefois, l’Algérie a négligé un aspect important de l’annonce de David Lammy, qui vient de pair avec l’initiative d’autonomie. Il s’agit des investissements britanniques au Sahara, qui constituent un marqueur fort d’une reconnaissance explicite de la souveraineté marocaine.
« Londres s’engage dans une dynamique économique au Sahara marocain, et participera à l’initiative de développement, cela signifie ramener des projets d’investissement britanniques dans ce Sahara marocain (…) toutes ces promesses britanniques viennent pour confirmer la position britannique soutenant la souveraineté du Maroc sur le Sahara », a commenté Mustapha Tossa.
Et d’indiquer qu’il faudra voir par la suite, le rôle que jouera Londres au niveau du Conseil de sécurité de l’ONU: « quelles seront les positions, les activités, les communications, les propositions, que proposera la Grande Bretagne aux membres du Conseil de sécurité pour consacrer la marocanité du Sahara en application de l’engagement du ministre des Affaires étrangères britannique avec Nasser Bourita ».
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2025-06-03T12:22:31Z